Les changements du Grand Paris et les acteurs présents dans l’évolution du territoires

De la conférence de presse donnée par Manuel Valls sur le Grand Paris, le 13 octobre 2014, on retiendra que le temps des réalisations est venu ! (Parce qu’avant, c’était le temps du quoi, du rien du tout ?)

Le Premier Ministre a retenu quatre volets prioritaires pour le Grand Paris (et a procédé à des annonces) :

Les transports

  • Les aéroports seront desservis par métro en 2024 ! On pourra plus facilement aller voir les grèves d’Air France…
  • 140 millions d’euros/an supplémentaires seront affectés pour moderniser les infrastructures vieillissantes et en construire de nouvelles (genre des tramways).
  • La SGP (Société du Grand Paris, qui construit le Grand Paris Express) étend son périmètres d’action : elle va prendre en charge le prolongement de la ligne 11 et du RER E. Globalement, le STIF (Syndicat des Transports d’Île-de-France, géré par la Région) perd du poids dans les décisions alors que la SGP (l’État) en gagne.
  • Le site PSA d’Aulnay servira à la maintenance du nouveau métro, avec 350 emplois à la clef. C’est une peccadille comparée aux 3500 emplois de l’usine en 2012, mais on ne va pas cracher dans la soupe, en ces temps de crise.

Le logement

  • Des sites prioritaires pour la construction ont été identifiés, ils seront suivis « attentivement » par l’État. Traduisez : pas question de laisser les collectivités faire n’importe quoi !
  • Une nouvelle Procédure Intégrée pour le Logement (PIL) va être créée. C’est un « outil innovant » destiné à réduire les délais des procédures, mais on ne sait pas encore en quoi cela consiste. Suspense !
  • L’AFTRP – Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne (qui a parfois mauvaise presse chez certains élus) change de nom : ce sera « Grand Paris Aménagement » ! Beaucoup plus sexy.
  • L’État va mettre le paquet sur les copropriétés délabrées, hyper-endettées et ingérables parce que trop grosses d’abord à Clichy-sous-Bois puis à Grigny.

Le développement économique

  • On n’apprend pas grand chose de nouveau, à part que le Grand Paris c’est bien pour l’économie et qu’il va rapporter 60 milliards de recettes publiques d’ici 2030. Malheureusement, on ne sait pas comment ce chiffre alléchant a été calculé.
  • Le Grand Paris va bâtir un « écosystème incubateur de l’économie du futur ! ». Le schmilblick avance à pas de géants…
  • La marque « Grand Paris » va être développée, chouette !
  • L’État soutient la candidature du Grand Paris pour accueillir l’exposition universelle 2025. C’est donc a priori râpé pour les JO 2024.

Le meilleur pour la fin : la gouvernance

  • La métropole sera une intercommunalité (EPCI – établissement public de coopération intercommunale) !
  • Les territoires (l’équivalent des intercommunalités d’aujourd’hui au niveau des périmètres) seront dotés d’un statut sui generis dont les contours restent à déterminer. Ils devraient bénéficier de ressources propres, basées sur la fiscalité économique des entreprises (CFE – contribution foncière des entreprises). Cette décision suit les recommandations de la mission de préfiguration de la métropole.
  • Les compétences seront transférées progressivement et non d’un seul bloc, dès 2016.
  • Le seuil de 200.000 habitants pour former des grands ensembles intercommunaux est maintenu.
  • Cerise sur le gâteau, les Conseil Généraux devraient disparaître !

[TOC] En 2016, la Métropole du grand Paris devrait voir le jour… 2016 c’est aussi l’horizon que nous nous sommes donnés pour co-construire avec les habitants de la métropole une représentation imaginaire de notre grand Paris et en faire une manifestation grand public dans différents lieux créatifs de la métropole.

Car, si le Grand Paris institutionnel se construit à grands coups et coûts d’infrastructures, de schémas directeurs, de plans sur la comète et de manoeuvres politiques sur fond d’auto-destruction de la gauche décentralisatrice, celui du citoyen reste encore une idée vague et peu discutée : identités, appartenances communes, représentations sociales et territoriales, créativité urbaine, ce sont toutes ces notions que nous appelons imaginaires et sur lesquelles nous proposons d’agir à la manière de Métropop’ !

·      en joignant tous les bouts du sujet, de la réflexion à l’action

·      en soutenant un discours de déconstruction du discours

·      en faisant avec plutôt qu’en faisant tout seul

·      en réunissant les acteurs créatifs et en leur proposant un cadre de travail et des objectifs

·      en y associant les citoyens métropolitains aux différentes étapes du projet

Pour que l’imaginaire urbain ne soit pas uniquement trusté par un groupe fermé d’architectes et d’urbanistes, Métropop ! va expérimenter une « Fabrique de l’imaginaire métropolitain » le 14 juin au 100 ECS (Paris 12) en s’appuyant sur les réseaux artistiques métropolitains. 

Cette fabrique de l’imaginaire métropolitain se constituera comme un processus d’invention de la métropole par ses habitants dans différents lieux créatifs ou publics de la métropole.

Vous pouvez soit y répondre d’ici au 30 avril parce que vous êtes vous même artiste, soit diffuser l’info parce que vous avez un très bon ami qui est lui-même artiste.

Téléchargez ici l’appel à participation.

 

Attention : ceci est une démarche citoyenne où l’artiste et sa démarche se mettent au service des habitants pour lui permettre d’exprimer une idée, un point de vue, une sensation… pas l’inverse !